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18 résultats trouvés avec une recherche vide

  • Quand mon enfant va t-il parler ?

    A la fin de sa première année, l'enfant se fait comprendre essentiellement par son babillage diversifié, son intonation et la communication non verbale et pré verbale , au moyen de mimiques, gestes, pointage et vocalisations diverses. Il est devenu un expert de sa langue maternelle qu’il a longuement analysée durant un an : la recherche montre que bébé est capable dès 12 mois de reconnaître la bonne prononciation des mots et les bases de la grammaire de sa langue en distinguant les mots "de fonction" (le, elle, dans…) des mots "de contenu" (soleil, sauter…). Ainsi, même si à cet âge l’enfant parle peu, son attention est loin d’être passive… ​ Vous observez que ses tentatives de communication sont nombreuses. Son babillage basé sur les sonorités fréquentes de sa langue maternelle lui sert à exprimer diverses intentions de communication. Bébé va d’ailleurs souvent associer à ses sons un geste du doigt : il babille et pointe en même temps. Ce « pointage communicatif » ou "pointage proto déclaratif" est une étape cruciale dans le développement du langage reflétant l’envie de bébé de communiquer. L’enfant possède ainsi un répertoire étendu d’actes de communication : tantôt, il nous montre quelque chose tantôt, il nous fait une demande ou simplement souhaite attirer notre attention voire exprimer sa satisfaction. Ce pointing (entre 11 et 13 mois) lui permet d’exprimer différentes intentions et d’échanger de manière variée avec son entourage. Ce pointage peut aussi avoir lieu côte à côte autour d'un livre : l’adulte et l’enfant, regardent ensemble un objet tiers qui constitue la cible de leur attention conjointe. Le geste de pointer conjugue alors :                                     - un signe manuel (l’index)                                     - des signes du visage (mimique d’étonnement)                                     - le recours à une vocalisation (cri de surprise) L’enfant capable de pointer montre qu’il est en mesure d’impulser un partage d’attention. Il est intéressant de constater à quel point l'enfant manifeste du plaisir dans cette forme particulière d’échange et de jeux... Seul le "pointage proto déclaratif" est le garant véritable d’une communication non verbale bien en place. L’intérêt de l’enfance se porte alors sur l’échange langagier plus que sur l’objet pointé. Il constitue alors l'un des précurseurs de l'entrée dans le langage. Mais quand l'enfant va-t-il parler ? Entre 10 et 13 mois , à cette communication non verbale s'ajoute la communication pré verbale , constituée par les premiers sons , non standardisés, que l’enfant utilise à des fins de communication. Les sons produits (qui s'appellent des PROTO MOTS ou des vocalisations ) peuvent être : ·      soit des onomatopées ( "boum" ) ·       soit des manifestations d’affect ( "Oh - Ah !" ) ·      soit une ébauche de commentaire relatif à un changement brusque ("BA" / "TA" ) quand un objet chute ou disparaît. Le fait que l’enfant puisse investir la trace de son geste phonatoire (du son réalisé ) comme porteur de sens est fondamental ! Cette communication pré verbale est un autre précurseur à l'entrée dans le langage. Les parents ont naturellement une posture très juste ; ils reformulent au tout-petit les bonnes formes de langage et les enrichissent en même temps. Les mamans ou les papas complètent souvent les énoncés de leur boutchou en les ramenant à des expériences connues. Par exemple, l’enfant regarde un chien qui passe en disant « /WA/WA/ ». La mère, qui sait que /WAWA/ veut dire « chien », répondra généralement : « Oui, c'est un chien. Il aboie le chien. Toi aussi tu as un chien en peluche » . Le parent fait ainsi référence à quelque chose de connu, appartenant au quotidien de l’enfant, qui lui permet d’assembler les différents « morceaux de monde ». De plus, le cerveau du jeune enfant enregistre parfaitement les mots prononcés par le parent et l’intonation selon les interactions. Vers 13 mois, lorsque l'enfant babille de manière diversifiée, la recherche montre que la syllabe finale de son énoncé est significativement allongée, ex. /TADAPAPAAAA…/. Bien souvent, les parents fous de joie réagissent très positivement à cet allongement en lui donnant du sens : « Papa ? Tu as dit « papa » ? Oui, c’est papa ». Cette reformulation et cet encouragement positif contribuent à donner envie à l’enfant de recommencer. L'enfant, qui contrôle de mieux en mieux sa voix, est incité à dire ses premiers mots et à « entrer dans le langage » à son rythme. Entre 12 et 15 mois, l'enfant s’exprime généralement par 2 - 3 mots, qui reprennent les mêmes sons qu'il a expérimentés lors de ses babillages, à savoir des mots de 2 syllabes identiques ou proches (par exemple, "PAPA" ou "TATO" pour « gâteau ») . Ces mots ont véritablement une valeur représentative dans l’esprit du tout-petit, ils vont lui servir à désigner, ordonner et s’exprimer. Entre 12 et 20 mois, des mots courts (par ex. “CORE pour « encore », “OUI”, “NON”) vont enrichir son langage, ce qui lui permettra de mieux se faire comprendre. À cet âge, de nombreuses onomatopées émergent également, par ex. « BOUM ». L’enfant s’amuse souvent à répéter des bruits ludiques pour désigner un objet ( “VROUM” , pour nommer une voiture, « DRING » pour une sonnerie) ou un animal ( « MEUH » pour une vache). C’est ainsi que le tout-petit entre dans le langage, au gré de ses envies, des sollicitations et des interactions de qualité qu’il partage avec son entourage. Bienvenue dans cette vidéo "Quand et comment l'enfant va dire ses premiers mots ?" Voici une question qui revient souvent dans la bouche des parents qui ont hâte d'entendre les tout premiers mots de bébé : "Quand est ce que l'enfant se mettra à parler précisément ?" Quand il sera prêt... Bien entendu, il n'y a pas de date précise pour fêter cela car chaque enfant avance à son propre rythme. Cependant, l'apparition des premiers mots se situe souvent entre 10 et 15 mois. Pour gravir cette nouvelle étape que constitue l'entrée dans le langage, bébé aura besoin de votre confiance, d'encouragement et de conversations avec vous, car ce n'est ni devant une tablette ni devant un téléphone que bébé apprendra à parler. Toutefois, avant de franchir cet étape-clé, le tout-petit doit déjà être suffisamment à l'aise dans les différentes étapes de son babillage qui se déroulent sur plusieurs mois. Donc, à vous de tendre l'oreille pour situer le babillage de votre bébé, où en est-il ? Au babillage dupliqué ? Si son babillage devient diversifié et se compose de différentes consonnes, alors ses premiers mots ne vont plus tarder. Un beau jour, le babillage de bébé va traîner sur les dernières syllabes. C'est souvent l'occasion pour l'adulte d'y ajouter un sens et de se demander si l'enfant n'a pas dit enfin son premier mot ! "Un gâteau ? Oui, un gâteau. Tu veux un gâteau ? " J'espère que cette vidéo "Quand et comment l'enfant va dire ses premiers mots" vous a éclairé. Alors maintenant, à vous de jouer ! Bienvenue dans cette vidéo "Comment accompagner l'entrée dans le langage ? " Votre enfant dit déjà quelques mots isolés tels que "PIN" pour "le lapin". Ces premiers mots n'ont pas besoin d'être correctement articulés pour compter comme tels. Afin de faciliter l'entrée dans le langage, je vous encourage à utiliser le LAE (Langage Adressé à l'Enfant). C'est la manière avec laquelle généralement un adulte va parler avec un tout-petit. Eh oui, quelle que soit notre langue maternelle, nous adoptons tous les mêmes bonnes pratiques pour parler avec un bout'chou, faire des phrases courtes, avec des pauses. Rien ne sert de le noyer d'informations, à cet âge-là, je ne lui parle pas comme un adulte. Répétez souvent les mêmes mots : "doudou, le doudou. Mais oui, c'est le doudou, le Doudou Licorne" . Amusez-vous à exagérer vos mimiques et à utiliser spontanément des gestes. Vous l'aurez compris, entre un et deux ans, cette posture, qui n'est pas du "gagatisme" , est vraiment adaptée pour bien accompagner le tout-petit dans le langage. Il est un interlocuteur à part entière . Il nomme les personnes et le monde qui l'entoure. Il nous exprime aussi des demandes. C'est pour cela que je vous invite à ne pas anticiper ces besoins, ni lui donner les objets avant qu'il ait verbalisé sa demande ou montré ce qui l'intéresse. Vous verrez la reformulation systématique de ses premiers mots et votre réaction positive lui donneront envie d'avancer dans le langage. J'espère que cette vidéo "Comment accompagner l'entrée dans le langage" vous a éclairé alors, à vous de jouer !

  • Les premières phrases

    Vers 18 mois, l'enfant parvient à se représenter le système phonologique* de sa langue maternelle et à produire des sons dans la limite de ses possibilités articulatoires liées à son jeune âge. Généralement, le tout-petit s’exprime déjà par quelques mots isolés sous forme de « mot phrase ». Il utilise un mot, qui signifie en réalité une phrase entière . Par exemple, si l’enfant dit /DODO/ , cela signifie « je veux faire dodo » ou encore « le lit, c’est pour faire dodo ». La prochaine grande étape du développement du langage sera quand l’enfant associera 2 mots ensemble. Cette capacité peut déjà s’observer dès 15 mois pour certains, plus tard pour d’autres. Cette juxtaposition de 2 mots prend la forme d’un énoncé avec deux noms communs à la suite, par ex. /VOITU PAPA/ ou bien par un verbe suivi d’un nom /PATI MAMA/ , à comprendre comme « maman est partie ». Il s’agit en fait des premiers pas de l’enfant vers la syntaxe ; ses toute premières phrases font leur apparition ! En effet, à cet âge, l’enfant distingue déjà le nom du verbe. Il repère des formes verbales dans la parole de l'adulte qu'il tente d’appliquer dans ses énoncés. Vers 18 mois, l'intonation aura une fonction syntaxique importante puisqu'un même énoncé de l’enfant peut exprimer différentes intentions selon la mélodie de sa phrase. Ainsi, avec des moyens linguistiques simples, l'enfant accomplit des actes de langage différents : soit il nous déclare quelque chose ou exprime sa satisfaction, soit il nous pose une question… En expression, le jeune enfant de 18 mois dit autour de 20 mots plus ou moins bien articulés. La composition de son stock lexical est un mélange d'objets familiers (VOITU / DOUDOU, BALLON) , de personnes de son entourage, de changement d'état (TOMBÉ / PATI) , de sentiments immédiats, d’onomatopées (BOUM) et de mots à connotation sociale ( AWA – au revoir / BRAVO) . Vers 20 mois, l'enfant est capable de s’exprimer en utilisant 4 à 10 nouveaux mots par jour , quelle capacité hors norme ! A 18 mois, l’enfant nomme les personnes de son entourage ( PAPA/ MAMAN / DOUDOU ) et les parties du corps. Il apprécie de tourner les pages du livre, de montrer ou de nommer les animaux sur un imagier lors d'un moment privilégié avec l'un de ses parents. Il commence à faire de longues conversations avec ses poupées ou son doudou. Vous pourrez observer que l'enfant s'amuse à écouter et à imiter les bruits de son environnement (VROUM / PIMPON) et les bruits d'animaux ( MEUH ). Il aime chantonner une comptine, y associer des gestes ou simplement imiter l’adulte en faisant ( ALLO ) en mettant sa main sous sa joue. Le "NON et la négation" commencent à émerger vers 18 mois d’abord par un mouvement de tête, pour être ensuite oralisés dans des phrases négatives de 2 mots comme ( PAS BEAU / VEUX PAS ). L’enfant comprend bien plus de mots qu’il n’en utilise, environ 190 mots à 18 mois, puis autour de 300 mots à 2 ans, ainsi que des petites phrases simples en rapport avec une situation immédiate, par ex. " il est tombé doudou ". Il comprend les questions " où, quoi, qui" car il est très attentif au sens des mots. Il désigne souvent les parties de son corps à la demande, tout comme les animaux de la ferme ou les objets familiers. Au fil du temps, l'enfant étend son vocabulaire et la longueur de ses phrases grâce aux interactions vécues avec son entourage et à ses temps de jeu libre avec des objets du réel. *Système de l’ensemble des sons d’une langue Bienvenue dans cette vidéo "Spécificité du langage à 18 mois". Vers 18 mois, le jeune enfant s'exprime habituellement par des mots isolés, sous forme de "mots phrase" . Mais bien souvent, l'enfant combine déjà 2 mots ensemble. On parle alors de première phrase, par exemple, quand il dit "tombé doudou". Un beau jour à la crèche, voilà que votre petit bout appelle sa référente "Tata" ou pire "Mama "... Rassurez-vous, aucun stress à avoir, cela s'appelle l'effet de généralisation. Ce phénomène est propre à ce stade de développement du langage, l'enfant utilise les premiers mots de manière générique, comme pour définir une catégorie tout entière. Par exemple, s'il dit "papa" face à un parfait inconnu dans la rue, c'est normal ! C'est parce que pour l'instant, le mot "papa" désigne la catégorie des adultes masculins, à savoir le voisin, le monsieur le boulanger. Au fur et à mesure, chaque nouveau mot appris remplacera cette utilisation générique . Tant et si bien que le mot "Papa" ou "Mama" n'évoquera qu'une personne unique et irremplaçable, vous. À 18 mois, l'enfant répète beaucoup, c'est l'âge d'or pour toutes les imitations . Voilà votre petit qui s'amuse à imiter les bruits "POUET" , à imiter nos tics de langage . Un beau matin, il vous sort des "donc donc donc" à tout bout de champ simplement par mimétisme. Sans oublier l'imitation de nos onomatopées "Badaboum " . L'une des grandes joies de l'enfant à cet âge, est souvent l'imitation des cris d'animaux, petit plaisir qui va durer très très longtemps. Attention, lors de cette découverte, à vous de lui donner le bon exemple. "Tu vois la vache ? Elle fait meuh." Et non, "voici la meuh ou voici le ouaf-ouaf". J'espère que cette vidéo, spécificité du langage à 18 mois, vous a éclairé alors à vous de jouer ! Bienvenue dans cette vidéo "Petits conseils d'éveil langagier à 18 mois". Afin de bien accompagner l'enfant de 18 mois dans le langage, je vous invite à vous intéresser à ce qu'il fait, à reformuler ses propos, à l'encourager par vos sourires et à lui parler normalement. Il vous suffira d'employer des phrases courtes, des mots simples mais appropriés. Les meilleurs moments pour échanger sont les moments du quotidien, le bain, l'habillage, les Jeux, le change ou encore les sorties au parc. Comme à cet âge, l'enfant adore tout ce qui est sonore et qu'il cherche à vous imiter, amusez-vous ensemble. Tout objet à son petit bruit : "Pouet, Paf, Boum, Toc" . En plus, tout animal a son cri "miaou" . Eh oui, ces petits mots, courts et ludiques sont en lien avec une situation immédiate. Résultat, l'enfant les retient facilement et en plus, ils favorisent les interactions. Si votre enfant est de nature plus réservée, vous pouvez parfois l'aider en lui proposant des phrases récurrentes qu'il pourrait compléter . "Je vais mettre à couler ton ... bain !" Une chose importante est de ne pas anticiper ces demandes. Je m'explique, ne lui donnez pas ce qu'il montre avant même qu'il ait émis un son ou dit un mot. C'est très important de lui laisser le temps d'exprimer sa demande. S'il a du mal à l'organiser et qu'il préfère pointer du doigt, n'hésitez pas à formuler à sa place pour lui présenter le modèle, par exemple "De l'eau ? Oui, c'est de l'eau. Tiens, voilà de l'eau". Instaurez déjà des petits rituels d'histoires à partir d'albums avec héros récurrents. Exemple "Tchoupi, Petit ours brun"... Découvrez avec lui les premiers imagiers . Vous pourrez ainsi nommer les animaux : "Tu vois, c'est le lapin ou voici les oreilles du lapin". Puis vous pourrez lui faire des demandes à 2 éléments. "Tu me montres la queue de la vache ? Tu me montres la queue du lapin ? " J'espère que cette vidéo "Petits conseils d'éveil langagier à 18 mois" vous a donné des idées, alors n'hésitez pas, à vous de jouer !

  • Vers la belle parole - 3 ans

    Vers la belle parole... L'entrée à l'école constitue bien souvent un moment clé dans l'acquisition du langage puisque l'enfant s'immerge dans un nouveau "bain de langage" très stimulant avec ses paires. A la crèche ou chez une assistante maternelle, l'enfant était déjà dans cette configuration éveillante en étant porté par ses échanges avec les autres. L’école va le tirer vers le haut par la multitude et la diversité des interactions qu’il va expérimenter. Chaque enfant va vivre différemment cette étape de socialisation. Certains, qui étaient gardés à la maison, vont rapidement profiter de la richesse des découvertes à faire, d’autres vont avoir besoin d’un temps d’adaptation plus important pour « oser prendre la parole en collectivité ». ​ Que connaît mon enfant ? A 3 ans, l'enfant dit a minima une centaine de mots, mais la plupart du temps, il possède déjà 300 mots identifiables . Entre 2 ans et 2 ans et demi, sa parole comprenait encore beaucoup de jargon (de parole inintelligible), vers 3 ans, cette tendance s’inverse. La « belle parole ou parole claire » (à comprendre comme bien articulée) émerge dans ses énoncés et devient majoritaire. A cet âge, le jeune enfant va découvrir grâce son entourage 2 mots qui vont lui sembler « magiques », les mots « TRUC » et « MACHIN » . En effet, l’enfant (qui a soif de communiquer) va sur-utiliser ces mots. Ainsi, il pourra parler de tout sans être gêné par un quelconque problème de vocabulaire... Bien évidemment, son entourage reformulera ses phrases en lui proposant le mot adéquat selon la situation. La parole du jeune enfant, qui suit le modèle sujet-verbe-complément, s’enrichit de quelques notions abstraites, par ex. "PETIT / GROS / DEDANS / DEHORS". Le boutchou utilise plusieurs verbes d'action dans ses phrases, ainsi que des marqueurs de temps. Les principales flexions verbales, telles que présent / passé-composé / futur apparaissent au gré de ses essais et de ses erreurs. La différenciation du genre ( masculin / féminin ) se stabilise. Les articles définis ( le / la / une ) et les pronoms (il / elle ) sont correctement utilisés. L’enfant nomme les couleurs primaires et dénombre jusqu'à 3 si on lui présente une quantité plus élevée. Bientôt, ses phrases comprennent 4 mots et les principaux outils grammaticaux, dont les pronoms, les articles, les adverbes, les prépositions et les adjectifs. Il va continuer à questionner le monde et son entourage, notamment par ses nombreux « POURQUOI ? ». A cette période, l’enfant pose beaucoup de questions, qui témoignent de sa soif d'apprendre et de comprendre le monde. A l'adulte de s'armer de patience et d'expliquer par des termes simples des concepts parfois compliqués. La troisième année est marquée par l’apparition en expression du JE / TU (ex. "JE vais à l'école") , souvent en même temps que le dessin du rond fermé, représentant une entité indépendante. Il n’est pas rare d’entendre encore dans la bouche de l’enfant des erreurs de langage. En effet, ce dernier a repéré des formes syntaxiques dans sa langue maternelle qu’il tente d’appliquer, grâce à son esprit logique, sur des mots nouveaux. Par exemple, il a entendu maintes fois le verbe « gribouiller » et le nom « gribouillage » , si bien qu’un beau jour, il nous propose la création du mot « DESSINAGE » ou encore du verbe « Je vais PEINTURER ». Ces erreurs montrent bien que l'enfant a compris comment se marque l'infinitif à partir d’un nom commun. Quel malin et quel créatif avec sa langue maternelle ! Il applique donc la règle en la généralisant à d’autres verbes. ​ Que comprend mon enfant ? Au niveau réceptif, l’enfant comprend 3000 mots à 3 ans et des questions plus élaborées, telles que /avec qui, avec quoi, comment t'appelles-tu / . L'enfant comprend également des prépositions simples comme sur / sous / dans et des verbes d’actions. Il commence à comparer les grandeurs ( c’est pareil – c’est pas pareil ) et à comprendre les termes génériques de la classification du monde ( les animaux, les plantes … ). Il se repère avec les premiers repères spatio temporels tels que le jour / la nuit. Cette nouvelle étape montre bien que le langage ne se contente pas de l'imitation. L'enfant doit déduire des mécanismes propres à sa langue et les appliquer à des situations nouvelles. Bienvenue dans cette vidéo "Comment accompagner l'enfant vers le JE ? " L'âge des 3 ans est une étape importante. Non seulement cette année rime avec l'entrée à l'école maternelle , mais en termes de langage, c'est aussi une étape charnière au cours de laquelle l'enfant va parler de lui de manière individualisée , en disant " JE". Eh oui, vers 2 ans et demi, l'enfant utilisait soit son prénom, soit le pronom "MOI" pour exprimer son point de vue. "Manon pas contente. Moi, veut pas." Petit à petit, le langage et la syntaxe s'enrichissent si bien que l'enfant veut utiliser le "JE" au cours de la 3e année. Mais comment bien l'accompagner dans cette nouvelle étape ? Sachez tout d'abord que le "JE" est indissociable du "TU". Pour que votre enfant utilise le " JE" et le " TU" , il faudra qu'il les ait entendus dans la bouche de son entourage . Cela semble évident, mais je vous invite à réfléchir sur la manière dont vous vous adressez à l'enfant. En français, nous avons tendance à dire " ON" à la place de " JE" , alors soyez vigilant. Au placard les "ON va changer ta couche. On va prendre le bain." Bienvenue à "JE vais changer ta couche, JE vais mettre à couler ton bain". D'autre part, si je dis à l'enfant "Maman va partir au travail et Hugo reste à la crèche", là encore je ne lui montre pas le bon exemple car je n'utilise pas le " JE" et le " TU" . Cette prise de conscience est fondamentale pour aider l'enfant à acquérir le "JE" par imitation. Avant tout, il faut que l'entourage serve d'exemple, alors tendez l'oreille ! J'espère que cette vidéo "Comment accompagner l'enfant vers le JE ? " vous a inspiré. Bienvenue dans cette vidéo "Eveil langagier après 3 ans". Pour bien accompagner votre enfant dans le langage, je vous encourage à converser avec lui en vous intéressant à ce qu'il vous raconte, à ses envies, en lui posant régulièrement des questions ouvertes. Vous pouvez par exemple lui demander de vous raconter sa journée ou comment va se dérouler, à son avis, l'anniversaire chez son copain. Bien évidemment, la lecture régulière d'albums et de contes est fondamentale pour que l'enfant soit confronté à un niveau de langage plus soutenu. Après la lecture, vous pouvez inviter votre enfant à vous raconter l'histoire. Pourquoi ne pas inventer une histoire imaginaire et proposer à l'enfant de la poursuivre ? N'oubliez pas non plus les imagiers, ils aideront l'enfant à enrichir son vocabulaire. En prenant le temps de jouer avec lui, jouer à faire semblant, jouer à la marchande, aux poupées ou encore au docteur, vous l'aidez progressivement dans son langage et sa syntaxe. Les jeux de mémory travaillent aussi sa concentration et son attention visuelle. Les jeux de loto, qui associent une scène à des objets, développeront également son langage, son attention et sa discrimination. Vous pouvez aussi vous amuser ensemble à des jeux de devinettes. "Qui mange des carottes ? Qui éteint les feux ? À quoi sert un couteau ? À quoi sert un marteau ? Je mets dans ma tête un fruit, il est long. La peau est noire et jaune, les singes en raffolent. À quoi penses-tu ?" Selon son intérêt, vous pouvez aussi chanter des comptines, jouer à dire des rimes, trouver des mots qui finissent par le son ETTE cacahuète, raclette, tartiflette, trompette. Enfin parfois, pourquoi ne pas parler du bruit que font les lettres par exemple ? Le S fait /SSS/ , le R fait /RRR/. .. J'espère que cette vidéo "Eveil langagier après 3 ans" vous a donné des idées, alors à vous de jouer !

  • Gazouillis, jasis, quels drôles de sons !

    L’acquisition du langage est un des accomplissements les plus remarquables de la petite enfance. Lorsque le bébé vient au monde, il est capable d’entendre et de reconnaître les sons de toutes les langues du monde . Quelle faculté inouïe ! Le bébé a donc la perception universelle des sons de la parole. Une autre particularité du nourrisson est l’emplacement de son larynx, situé plus haut que celui d’un adulte. Au fil des mois, ce dernier va descendre pour prendre sa place définitive. Enfin, la langue volumineuse et peu mobile influe aussi sur les premières émissions vocales. Ces caractéristiques physiologiques propres au tout-petit provoquent des sons étranges lorsque bébé commence à vocaliser, les sons ont l’air « engorgé », comme s’ils venaient du fond de la gorge… Au tout début, on ne parle pas de langage car les sons s’apparentent plus à des cris et à des bruits. En, effet, les premiers mois, le nourrisson s'exprime par des pleurs, des vocalisations composées de cris et de sons végétatifs (raclements, soupirs, bâillements). Les parents apprennent très tôt à décrypter les variations du pleur (le pleur de faim, celui du sommeil, le pleur strident lié à la douleur) pour y répondre de manière adaptée. De plus, l'intensité du regard, du toucher et des échanges "d’œil à œil" avec l’entourage, s'inscrivent dans un véritable "dialogue" qui précède la parole. Dès la troisième semaine, le bébé parvient à feindre des cris. Ses appels ne sont pas motivés par un besoin, ils sont destinés uniquement à faire venir quelqu’un. Quel coquin ! Il faut dire que son envie d’entrer en interaction est grande… Le parent interprète généralement de manière très juste ces cris de comédie et constate que bébé utilise déjà très bien la fonction de communication. Le sourire appelé « sourire réponse » (en réponse à une sollicitation de l’entourage) est le premier indice de communication sociale relevé par les parents. Il est un stimulus puissant qui incite parents et bébé à vivre des interactions. Ce sourire peut émerger précocement vers 1 mois et demi ou, plus généralement, vers 3 mois. Quant au fou-rire, il apparaitra vers 6 mois et garantira de beaux moments de joie. Des "non cris" s'ajoutent à ces interactions précoces, dans des fréquences basses, du fait de la position haute du larynx. Ces non cris n'ont pas de visée de communication et peuvent surprendre les parents. Du fait de leur côté imprévisible, ils sont à interpréter comme un lâcher d’expiration non maitrisée. A partir de 2 mois; le tout petit s’initie au jasis, aux roucoulements, aux gazouillis car il commence à mieux utiliser son expiration ; les sons deviennent pleinement résonnants dans sa bouche. Une étape importante entre 3 et 6 mois, sera l’émission de vocalises quand l’enfant manipule ses jouets (et notamment un hochet) ou quand il nous répond. La vocalise tire son nom du latin (vocali = voyelle). Il suffit de tendre l’oreille pour repérer la première vocalise de bébé, souvent un beau /A…/ . A partir de 4 mois , les épisodes de communication entre le bébé et son entourage s'allongent. Les interactions sont souvent en face à face, sous forme de dialogue voca l. Ce sont les premiers tours de parole de la communication pré linguistique. Tout se passe comme si le bébé interprétait l'arrêt du débit vocal de sa mère comme le signe du moment où sa propre vocalise peut s'insérer ! Bienvenue dans cette vidéo "Comment reconnaître les premiers sons de bébé ? " Le larynx tout petit a des caractéristiques spécifiques qui rendent les premiers sons de bébé inimitables. Lorsque vous parlez avec bébé, quel type de sons pouvez-vous entendre ? Évidemment, les premiers mois sont un joyeux mélange de pleurs, de cris, de soupirs et de bâillements. Mais très vite, grâce à votre sollicitation et à vos échanges d'œil à l'œil, bébé découvre qu'en bougeant sa bouche et en laissant aller sa respiration, il peut émettre des sons. Il commence à mieux maîtriser son expiration et ainsi, il prend plaisir à faire résonner des sons dans sa bouche. Selon les bébés, ces premiers jasis ou gazouillis émergent entre 2 et 4 mois. Bébé adore s'essayer à de nouvelles vocalisations et notamment quand vers 3 mois, il joue avec un hochet qu'il tourne et retourne sans cesse dans ses mains. Ce moment de plaisir donne souvent lieu à un soupir de satisfaction et parfois à une belle vocalise. Encore un nouveau terme, la vocalise ! Elle est très facile à identifier entre 4 et 7 mois. Il s'agit d'une belle voyelle. La vocalise de prédilection des bébés français, est le "A" et parfois le "E" , donnant lieu à l'enchaînement bien connu, un AREUH ! Cette vocalise, doit vous faire réagir. Je vous invite à la répéter "A ? Oui, tu dis A - AREUH ! " de manière à ce que bébé ait envie de la reproduire et continue sa découverte du langage. J'espère que cette vidéo "Comment reconnaître les premiers sons de bébé ? " vous a éclairé alors, à vous de jouer, tendez l'oreille !

  • Le langage, kézako ?

    Qu'est-ce que le langage ? « Bien avant de servir à communiquer, le langage sert à vivre » . Cette magnifique définition du linguiste français Emile Benveniste est liée à une expérience menée dans les années 1950 dans les pouponnières d’après-guerre. Le personnel changeait et nourrissait les tout-petits, mais ne leur parlait pas, ni ne les prenait dans les bras. Les bébés se mirent à développer des troubles physiques et dépressifs dus à cette carence affective et relationnelle. Ceci montre bien la caractéristique vitale du langage ; il se développe nécessairement dans la relation à l’autre. ​ L'acquisition du langage est un processus complexe et remarquable qui prend sa source in utero pour terminer sa mise en place quelques années plus tard. ​La plupart des enfants, quelle que soit leur langue maternelle, passe par les mêmes étapes de développement langagier. Cependant, chacun le fait à son propre rythme, selon la quantité et la qualité des situations langagières rencontrées, ainsi que de l'expérience retirée. Dans les années 1930, une expérience fut menée afin d’étudier si, lorsqu’un chimpanzé était recueilli dans une famille d’humains, il se mettait à parler. Le résultat fut négatif, même si le singe avait appris beaucoup de gestes naturels grâce à ses interactions. Le langage est donc propre au genre humain. Il permet la représentation mentale (l’image de l’objet en tête) et la communication de sentiments, de désirs, de besoins et d'idées. Il est également fondamental dans l'épanouissement et la personnalité de l'enfant. Pour bien se développer, le langage a besoin d’un « bain de langage » . En effet, le bébé doit être exposé à sa langue maternelle parmi les 600 langues du monde. Le langage dépend aussi d’un mécanisme d’acquisition déterminé par notre patrimoine génétique. Enfin, le développement du langage n’est aucunement lié à l’intelligence. Son évolution est plutôt sujette à de nombreuses variations selon la culture, l'environnement et la place de la communication dans la famille. Le langage se vit en interaction avec les autres Le développement du langage va dépendre aussi des réactions de l’interlocuteur pendant l’interaction. En effet, dès 1994, Steven Pinker (psychologue canadien) explique que l’acquisition ne se met pas en place selon un modèle rigide de "ce qui se dit" ou de "ce qui ne se dit pas". Évidemment, pour se construire le langage a besoin de bases physiologiques et psychologiques, mais pas uniquement. Il faut avant tout posséder quelque chose à dire, quelqu'un à qui le dire et combiner ces deux éléments dans l’interaction. L'enfant apprend ainsi à parler par mimétisme , grâce à la communication avec son entourage et à ses expériences langagières. Nous venons de voir que le langage est loin de s'acquérir tout seul, encore moins devant un écran de télévision, de tablette ou de téléphone. Une exposition précoce aux écrans pourrait interférer avec le processus d’acquisition et générer des difficultés de communication. Différents stades d'évolution du langage ont été clairement identifiés et se découpent en deux grandes périodes : la période pré linguistique , au cours de laquelle l'enfant s'initie à la structure de sa langue maternelle et à ses différents sons. Si on ne parle pas encore de « langage » à proprement parler durant cette période, c’est parce que bébé communique plutôt par des pleurs, des cris, des sons et toute la communication non et pré verbale. la période linguistique , à partir des premiers mots dits par bébé qui correspond à « l’entrée dans le langage » , étape au cours de laquelle le développement des sons, des mots, de la grammaire et de la syntaxe s'accentue et s'entrecroise. Bienvenue dans cette vidéo "Le langage, qu'est-ce que c'est ? " Le langage est un système complexe et remarquable , propre au genre humain possible grâce à notre appareil phonatoire et à notre verticalité, notre position debout. L'acquisition du langage est une dynamique qui démarre bien avant l'entrée à l'école. Elle dépend de l'environnement de l'enfant, des interactions conversationnelles qu'il partage avec son entourage et de l'expérience qu'il en retire. Les premières années sont donc cruciales. Pour se développer le langage aura besoin de conditions sensorielles, physiologiques, affectives et cognitives. Que la nature est bien faite, quelle que soit leur langue maternelle, tous les enfants vont passer par les mêmes grandes étapes d'acquisition du langage, l es gazouillis, les vocalise, le babillage, les premiers mots... la juxtaposition de 2 mots qui forment alors la première phrase de bébé... Et ainsi de suite... L'acquisition du langage se fera par imitation, dans l'interaction et le jeu. Plus précisément, le langage est caractérisé par plusieurs éléments. Le lexique, l'étendue de notre vocabulaire, la phonologie ou plutôt l'organisation des sons de notre langue, la prosodie , c'est-à-dire notre intonation, la morphosyntaxe l'analyse de notre discours sur le plan grammatical et le pragmatique qui est l'ensemble des règles qui régissent notre communication. Lorsqu'un professionnel de la petite enfance s'intéresse au langage d'un enfant, que cela soit le personnel de crèche, un médecin ou un orthophoniste, il évaluera toujours ce dernier au travers des caractéristiques dont je vous ai parlé. Et selon ses 2 versants, l'expression et la compréhension du discours. Avez-vous remarqué que bébé acquiert un versant plus rapidement que l'autre ? Lequel ? Mais oui, c'est la compréhension, bien sûr, elle précède l'expression. J'espère que cette "Le langage, qu'est-ce que c'est ?" vous a éclairé. Maintenant, à vous de jouer et s'il vous reste des questions par rapport à l'acquisition du langage, je serais heureuse d'y répondre sur les réseaux. Bienvenue dans cette vidéo "Pourquoi éveiller le langage de mon enfant ?" La première raison est que le langage est un élément fondamental dans l'épanouissement et la personnalité de l'enfant. De plus, les habiletés langagières de nos bout'chous ont un rôle décisif dans leur future réussite scolaire et interpersonnelle. Savez-vous qu'un enfant de 3 ans qui présente un faible niveau de langage en entrant en maternelle à 3 fois plus de risques de présenter un trouble du langage et de l'apprentissage ? "Oh, il parlera bien un jour, ça viendra tout seul." Qui n'a jamais entendu cette petite phrase ? Certaines personnes se reposent sur l'idée que le langage se développe tout seul et que l'entourage n'a pas à s'en préoccuper. D'autres se disent qu'elles commenceront à s'y intéresser quand bébé dira ses premiers mots. Résultat, bébé n'est pas intéressé par le langage, il arrive tant bien que mal à se faire comprendre par des gestes, des cris, des onomatopées. Et pourtant, nous pouvons favoriser le bon développement de son langage et l'aider à passer du babillage au premier mot. C'est à nous, en tant que parents, d'accompagner en permanence l'enfant dans son processus d'acquisition. À nous de l'aider à cultiver sa parole et le plaisir de parler. Mais comment développer les ressources nécessaires à l'éveil langagier ? En jouant avec l'intonation, les mimiques et les gestes. En vivant de réels moments d'interaction privilégiée avec l'enfant. En enrichissant son vocabulaire. Et en l'encourageant via nos commentaires positifs. Alors, n'attendons plus. Éveillons le langage de nos enfants ! J'espère que cette "Pourquoi éveiller le langage de mon enfant ?" vous a éclairé, alors, à vous de jouer !

  • Comment communiquer avec un nourrisson ?

    L’interaction précoce (entre 0 et 3 mois) fait référence aux échanges qui se jouent entre la figure maternelle / paternelle et le jeune bébé qui vient au monde. Elle repose sur un processus qualifié de « bidirectionnel » (il fonctionne dans les 2 sens - entre l’adulte et l’enfant), sous forme de spirale interactionnelle. En effet, l’écoute du tout-petit n’est pas passive ; le bébé est à l’origine d’ajustements auprès de son entourage. L’interaction repose donc sur un phénomène « dynamique » entre le bébé et le père / la mère , où chacun agit et réagit dans la continuité de l’échange et au fil du développement. ​ Communiquer avec un nourrisson dès le plus jeune âge, c’est possible ! Différents types d’interactions s’observent et coexistent dès la venue au monde de bébé: Les interactions comportementa les (visuelles, corporelles et vocales), ainsi que les interactions affectives. D’intenses moments de communication sont possibles dès les premières heures de vie. Dès la naissance, le bébé va concentrer son intérêt visuel sur le haut du visage de son interlocuteur, principalement les yeux et leurs mimiqu es. Les études montrent que le nourrisson est extrêmement sensible au haut de notre visage, ainsi qu’à nos intonations montantes ou descendantes dès les premières semaines de vie. La recherche met aussi en évidence que le tout petit s’intéresse dès 2 mois aux figures vivantes, qu’il préfère aux images figées ou aux plantes. Il focalise jusqu’à 3 mois davantage sur nos expressions faciales plutôt que sur nos gestes. Quelles sont les interactions possibles ? Les échanges visuels précoces, appelés « échanges d’œil à œil » , sont les prémices des premiers dialogues entre le bébé et son entourage. D’authentiques conversations sont donc possibles dès les premiers instants de vie, selon le pédiatre Christian Peyrat, qui s’est grandement intéressé aux interactions précoces entre le parent et le nouveau-né. Au cours des échanges en face à face , mère et bébé se perçoivent comme partenaires de dialogue et partagent ainsi une ouverture à l’esprit de l’autre. La dyade mère-enfant explore ainsi des formes expressives particulières : une intonation peu fréquente, un rythme ou un son nouveau, un geste ou une mimique. A travers cette modulation, la mère semble introduire le juste degré de nouveauté dans un contexte familier et répétitif qui vient sécuriser l’enfant. Ce faisant, elle encourage son bébé à s'ouvrir de plus en plus au monde, à un rythme jugé « adéquat » pour chacun. Les premières interactions visuelles sont également soutenues par des interactions vocales , que John Bowlby, psychiatre et psychanalyste anglais définit comme un « cordon ombilical acoustique », participant à l’attachement. Le parent va parler avec le tout-petit en utilisant des vocalisations, il va reprendre les premières vocalises de bébé, les reformuler, ce qui lui donnera envie de les répéter. Pour finir, les interactions corporelles caractérisées par le handling (la manière de manipuler physiquement bébé) et le holding (la manière de le porter) participent également aux interactions précoces. Les interactions précoces sont essentielles La qualité des interactions précoces joue un rôle essentiel dans le développement cognitif, social et affectif de l’enfant. Cette qualité s’illustre dans la réciprocité des échanges. En effet, la dyade mère-enfant se caractérise par des ajustements réciproques dans l’interaction, la mère adapte sa réponse aux expressions émotionnelles de l’enfant. L’accordage affectif entre les 2 protagonistes joue aussi un rôle crucial dans la qualité de l’interaction, tout comme l’importante sensibilité maternelle. La mère une grande faculté à repérer les signaux de l’enfant, à les interpréter et à y répondre rapidement, de manière appropriée. La sécurité liée au sentiment d’attachement trouve ainsi son origine dans la qualité des interactions sociales précoces entre la mère et le nourrisson. Bienvenue dans cette vidéo "Comment communiquer avec bébé dès votre retour à la maison ?" Ça y est, vous voici enfin de retour à la maison avec bébé. Vous allez voir que d'intenses moments de communication sont possibles avec votre enfant dès les premiers jours, aussi bien par la voix, que par le toucher . Certes, bébé est tout petit. Mais il est déjà à considérer comme une personne à part entière. Les premiers mois, bébé va principalement porter son attention sur votre visage, vos mimiques et votre intonation , lors de vos interactions privilégiées. Ces interactions précoces ou échanges d'œil à œil peuvent avoir lieu lors des moments d'éveil, lors des temps de routine ou simplement dans vos bras. Je vous invite à vraiment prendre le temps de parler avec votre bébé par d'authentiques conversations. Voici quelques pistes pour bien communiquer avec votre bébé. Mettez-vous au calme en étant face à face, votre visage assez proche du sien Attirez son attention en étant face à son regard. Offrez-lui votre plus beau sourire. Et faites un peu le clown en jouant avec vos mimiques. Appelez votre bébé et regardez-le en souriant. "Manon" Hochez la tête régulièrement en disant un "oui" empathique. "Oui". Dites-lui coucou. "Coucou Manon". Faites un "oui" de la tête et laissez bébé réagir. Soyez à l'aise dans le silence, attendez sa réponse. Intuitivement, vous saurez lire dans son regard son émotion. Bien souvent, vous entendrez des premiers petits sons . Et au fil des semaines, un sourire - réponse, vous remplira de joie. Nous venons de voir ensemble "Comment communiquer avec bébé dès votre retour à la maison". Après ces conseils, à vous de jouer ! Bienvenue dans cette vidéo "Comment favoriser une interaction langagière ? " À l'heure des technologies, nous sommes tous rivés sur nos écrans, nos téléphones, nos tablettes, au risque d'en oublier l'essentiel : cultiver un moment d'interaction privilégiée avec bébé. L'enfant n'est pas à considérer comme un apprenti, mais plutôt comme un compagnon de conversation. L'interaction langagière a un rôle crucial en termes d'éveil langagier. En ayant un contact chaleureux, votre visage près du sien, la situation est optimale. Il est donc primordial de converser avec l'enfant dès sa naissance, en respectant les tours de parole et les silences. Eh oui, il faut bien laisser le temps à la parole de bébé d'émerger. Des études ont montré que les sons émis par bébé qui ne seraient pas repris par son entourage seraient abandonnés. À l'inverse, l'encouragement par le parent des vocalises booste le nombre de ces dernières. Alors, soyez à l'écoute ! Le temps des routines, le bain, le changer sont des moments très attendus par le bébé puisqu'il vous a pour lui tout seul. Il suffit d'amener dans ces moments privilégiés, de l'écoute, du jeu, du dialogue. Tout est langage ! L'environnement à observer, les personnes, les objets qui vous entourent, amusez-vous à des jeux de "coucou"à faire des "guili-guili". Proposez lui des hochets sonores, expliquez-lui les bruits environnants. Il s'agit de partager votre enthousiasme lors de l'échange. Riez avec bébé, chantez-lui des berceuses et des comptines. Je vous invite également à faire des commentaires positifs. Le sourire, l'intérêt sincère et l'encouragement portés à l'enfant le rendront plus disposé à apprendre à parler. J'espère que cette vidéo "Comment favoriser une interaction langagière ? " vous a donné des pistes. Alors, à vous de jouer !

  • Quels sont les différents types d'aides à la communication ?

    Il existe différentes aides alternatives ou augmentatives (améliorés) à la communication, pouvant servir à accompagner un enfant qui tarderait à entrer dans le langage ou qui présenterait un trouble du langage, voire un déficit de la communication. Ces différents types d’aides ont pour but soit de favoriser la communication en augmentant/améliorant les capacités de communication verbale de l'enfant, soit de lui fournir un moyen de communication alternatif. Quelques moyens augmentatifs naturels, à la portée de tous : La mimo gestualité : Les regards, les mimiques amplifiés et les gestes naturels sont le premier répertoire de communication des bébés. Un bébé parvient précocement à imiter les mimiques (ex. tirer la langue) ou par son regard, à interpréter les 6 émotions fondamentales (la joie, la peur, la tristesse, la peur, la surprise, le dégoût). Jusqu’à 16 mois, un enfant communique à 80% par gestes et vocalisations associées. Ce n’est qu’à partir de 2 ans que la gestualité devient un système de communication secondaire. Les comptines mimées / les « jeux de nourrice » / les « jeux de doigts » Quand nous parlons de « comptines », il s’agit bien entendu de comptines chantées à voix naturelle par le parent ou par la personne de "référence". Bien entendu, les comptines sur écran (via un téléphone ou une tablette) ne sont pas adaptées à un enfant de moins de 3 ans. Ces échanges chantés et ludiques ont lieu souvent lors d’une interaction privilégiée, dans une relation affective et complice entre l’adule et le jeune enfant. Ex. de comptines : · C’est la petite bête qui monte, qui monte… · A cheval gendarme … · A dada sur mon bidet … · Je fais le tour de ma maison… · Petit escargot…. Le mamanais / le parler nourrice / le L.A.E (Langage Adressé à l’Enfant) : C’est cette manière si instinctive et si naturelle avec laquelle l’adulte s’adresse à un jeune enfant. Les enfants y ont eux-mêmes recours entre eux ou lorsqu’ils parlent à leur poupée. En voici les principales caractéristiques : · Une voix mélodieuse · Une hauteur de voix plus élevée que la voix de conversation · Des phrases courtes · Un débit de parole ralenti · Des intonations marquées · Un vocabulaire adapté à l’âge · Des répétitions fréquentes · L’usage de la reformulation · Des mimiques et des gestes naturels Cette posture permet d’étayer le langage du jeune enfant naturellement, en captant son attention et en instaurant des tours de parole pleinement adaptés à son âge. Moyens augmentatifs ou alternatifs Baby signes / Signes avec bébé : Voici un programme d’aide à la communication à partir de 8 mois, qui propose un répertoire de signes utiles dans la vie quotidienne, permettant de lever précocement des frustrations de communication. Ces signes sont souvent utilisés dans les milieux Petite Enfance (par. en crèche) et transmis aux parents par les professionnel(le)s qui les utilisent. La LSF (Langue des Signes Française) : Langue à part entière avec sa propre syntaxe, la LSF est souvent utilisées par les personnes présentant une déficience auditive sévère ou profonde et par leur entourage. Le Français signé : Il s'agit d'un code de communication qui utilise les signes de la LSF sur la syntaxe française tout en oralisant et en complétant éventuellement la syntaxe par le LPC (Langage Parlé Complété). L’utilisation de signes devient caduque au fur et à mesure que l’enfant acquiert le langage. Les rythmes phonétiques · La méthode verbo tonale · La Dynamique naturelle de la parole · Les gestes Borel-Maisonny (utiles pour l’acquisition de la lecture) Les pictogrammes et/ou signes Les pictogrammes aident l’enfant à se représenter la structure syntaxique du langage oral et peuvent être utilisés avec un enfant présentant un trouble du langage ou un déficit de la communication. · Makaton · Bliss · Pecs Et pour finir, toutes les initiatives portées par l’enfant lui-même (jeux, idées, paroles…) sont à considérer comme un trésor sur lequel s’appuyer pour communiquer dans la joie et le partage !

  • Les secrets du babillage

    Vers 6 mois, le bébé communique beaucoup par la communication non verbale et émet déjà quelques vocalises, qui se limitent souvent à une voyelle seule. Au cours des premiers mois, le larynx a quasiment pris sa place définitive et l’intérêt du bébé pour les mimiques de la bouche est grandissant. Ces deux conditions vont lui permettre de jouer davantage avec sa voix et son organe phonatoire. Cette période s’appelle la « phase exploratoire ». Au cours de cette nouvelle étape, bébé découvre sa voix et ses possibilités en explorant les sons graves aussi bien que les sons aigus, car son appareil phonatoire et sa bouche lui donnent de nouvelles possibilités. L’enfant module donc sa voix. Il étend sa gamme en étant capable d'alterner un hurlement et des murmures, ce qui peut parfois être déroutant pour son entourage. En outre, il arrête de pleurer quand il entend la voix humaine et répond par des vocalisations quand l’adulte lui parle. Il dialogue donc vocalement avec son interlocuteur, en utilisant les tours de parole dans l’interaction. Bienvenue dans le babillage ! Ces nouvelles explorations vocales vont permettre au bébé de faire évoluer sa vocalise en « babillage rudimentaire » entre 3 et 8 mois. Pourquoi le qualifie-t-on de rudimentaire ? Car ces nouveaux babillages sont les prémices du babillage futur et correspondent à l’assemblage d’une consonne floue (qui présente une certaine mollesse d’un point de vue phonétique) et d’une voyelle. Ex : /WA/ Entre 6 et 10 mois, les sons produits par bébé sont de plus en plus proches des sons de sa langue maternelle. Le « babillage canonique » fait son irruption tel un boulet de « canon » car la bouche de l’enfant est de plus en plus tonique. La première syllabe sous la forme consonne-voyelle apparait enfin, elle est souvent formée à partir de consonnes dites explosives : /DA ou / PA/ , etc... En effet, l'enfant contrôle de mieux en mieux son larynx (où sont abritées les cordes vocales) et son expiration. Le babillage, stade d’acquisition avant les premiers mots, va connaître plusieurs étapes de développement qui vont évoluer rapidement. Cependant, chaque enfant les traverse à son propre rythme. D’aucuns resteront plusieurs semaines sur un stade de babillage et d’autres, plusieurs mois. Après le « babillage canonique » , bébé dupliquera la même syllabe (ex. /DADA/ ), pour finir par un babillage qualifié de « diversifié » car au fil du temps, il utilise de nouvelles consonnes (ex. /DAPATA/ ). ​ Quels moments pour babiller ? Bébé babille souvent lors de ses manipulations d’objets, dans son lit au calme ou en regardant l'adulte. Il est étonnant de constater à quel point l’adulte lui répond comme si le babillage était facilement compréhensible ! Il faut dire que l’adulte a une grande faculté à mettre du sens sur la production du tout-petit. (ex : Bébé /APAPA/ - Adulte « Oui, tu vas aller au PArc… »). Ce décryptage intuitif aide naturellement bébé à construire son langage. De plus, le fait que l’adulte réagisse positivement au babillage donne envie au bébé de recommencer. Quelle joie de jouer avec les sons de sa bouche, des objets et ceux de l'environnement ! Quel plaisir de faire du bruit, de taper des mains, de taper les objets contre la table, de lancer les objets au sol pour écouter la sonorité de la chute, de faire « BOUM » , d’écouter les comptines de maman, d’appuyer sur un bouton qui lance une musique et de babiller en continu ! Enfin, à partir du 6ème mois, mère et enfant commencent à parler ensemble du monde qui les entoure, sous forme "d'attention conjointe" portée sur un objet tiers ou sur les bruits extérieurs. Cet intérêt mutuel pour l’environnement extérieur lors d’interactions privilégiées va permettre la compréhension des premiers mots. L'attention conjointe est initiée par l'enfant ou par l’adulte « Regarde l’oiseau là-bas ! » . Son rôle est primordial pour accompagner l’enfant dans son développement du langage. Sur le versant réceptif, à partir de 6 mois, l'enfant réagit à son prénom et au "non" ; il comprend aussi quelques mots familiers qu’il entend dans les routines de son quotidien (ex. « le bain », « le biberon » ). Enfin, il identifie les intonations d’approbation, de désapprobation et d’interrogation dans les conversations qu’il a avec son entourage. A la fin de la première année, l'enfant a la capacité d'exprimer ses intentions communicatives à travers un système de gestes et de vocalisations dans des échanges structurés avec l'adulte. Ceci lui servira de socle indispensable à l'acquisition du langage et aux relations interpersonnelles.

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