Vers 6 mois, le bébé communique beaucoup par la communication non verbale et émet déjà quelques vocalises, qui se limitent souvent à une voyelle seule. Au cours des premiers mois, le larynx a quasiment pris sa place définitive et l’intérêt du bébé pour les mimiques de la bouche est grandissant.
Ces deux conditions vont lui permettre de jouer davantage avec sa voix et son organe phonatoire. Cette période s’appelle la « phase exploratoire ». Au cours de cette nouvelle étape, bébé découvre sa voix et ses possibilités en explorant les sons graves aussi bien que les sons aigus, car son appareil phonatoire et sa bouche lui donnent de nouvelles possibilités. L’enfant module donc sa voix. Il étend sa gamme en étant capable d'alterner un hurlement et des murmures, ce qui peut parfois être déroutant pour son entourage. En outre, il arrête de pleurer quand il entend la voix humaine et répond par des vocalisations quand l’adulte lui parle. Il dialogue donc vocalement avec son interlocuteur, en utilisant les tours de parole dans l’interaction.
Bienvenue dans le babillage !
Ces nouvelles explorations vocales vont permettre au bébé de faire évoluer sa vocalise en « babillage rudimentaire » entre 3 et 8 mois. Pourquoi le qualifie-t-on de rudimentaire ? Car ces nouveaux babillages sont les prémices du babillage futur et correspondent à l’assemblage d’une consonne floue (qui présente une certaine mollesse d’un point de vue phonétique) et d’une voyelle. Ex : /WA/
Entre 6 et 10 mois, les sons produits par bébé sont de plus en plus proches des sons de sa langue maternelle. Le « babillage canonique » fait son irruption tel un boulet de « canon » car la bouche de l’enfant est de plus en plus tonique.
La première syllabe sous la forme consonne-voyelle apparait enfin, elle est souvent formée à partir de consonnes dites explosives : /DA ou / PA/, etc... En effet, l'enfant contrôle de mieux en mieux son larynx (où sont abritées les cordes vocales) et son expiration. Le babillage, stade d’acquisition avant les premiers mots, va connaître plusieurs étapes de développement qui vont évoluer rapidement.
Cependant, chaque enfant les traverse à son propre rythme. D’aucuns resteront plusieurs semaines sur un stade de babillage et d’autres, plusieurs mois. Après le « babillage canonique », bébé dupliquera la même syllabe (ex. /DADA/), pour finir par un babillage qualifié de « diversifié » car au fil du temps, il utilise de nouvelles consonnes (ex. /DAPATA/).
Quels moments pour babiller ?
Bébé babille souvent lors de ses manipulations d’objets, dans son lit au calme ou en regardant l'adulte. Il est étonnant de constater à quel point l’adulte lui répond comme si le babillage était facilement compréhensible ! Il faut dire que l’adulte a une grande faculté à mettre du sens sur la production du tout-petit. (ex : Bébé /APAPA/ - Adulte « Oui, tu vas aller au PArc… »). Ce décryptage intuitif aide naturellement bébé à construire son langage. De plus, le fait que l’adulte réagisse positivement au babillage donne envie au bébé de recommencer.
Quelle joie de jouer avec les sons de sa bouche, des objets et ceux de l'environnement ! Quel plaisir de faire du bruit, de taper des mains, de taper les objets contre la table, de lancer les objets au sol pour écouter la sonorité de la chute, de faire « BOUM », d’écouter les comptines de maman, d’appuyer sur un bouton qui lance une musique et de babiller en continu !
Enfin, à partir du 6ème mois, mère et enfant commencent à parler ensemble du monde qui les entoure, sous forme "d'attention conjointe" portée sur un objet tiers ou sur les bruits extérieurs. Cet intérêt mutuel pour l’environnement extérieur lors d’interactions privilégiées va permettre la compréhension des premiers mots. L'attention conjointe est initiée par l'enfant ou par l’adulte « Regarde l’oiseau là-bas ! ». Son rôle est primordial pour accompagner l’enfant dans son développement du langage.
Sur le versant réceptif, à partir de 6 mois, l'enfant réagit à son prénom et au "non" ; il comprend aussi quelques mots familiers qu’il entend dans les routines de son quotidien (ex. « le bain », « le biberon »). Enfin, il identifie les intonations d’approbation, de désapprobation et d’interrogation dans les conversations qu’il a avec son entourage.
A la fin de la première année, l'enfant a la capacité d'exprimer ses intentions communicatives à travers un système de gestes et de vocalisations dans des échanges structurés avec l'adulte. Ceci lui servira de socle indispensable à l'acquisition du langage et aux relations interpersonnelles.
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